C’est une conséquence spectaculaire de la hausse des taux de crédit. Selon le courtier Meilleurtaux, le nombre d'emprunteurs qui ont vu leur dossier refusé par les banques en raison d’un taux d’endettement supérieur au seuil autorisé a flambé ces deux dernières années. Entre janvier 2021 et mars 2023, la part des dossiers non finançables est ainsi passée de 30% à 45%. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2022, les établissements bancaires n’ont plus la possibilité d’octroyer un crédit immobilier à un particulier si son taux d’endettement dépasse le seuil de 35% (assurance incluse), pour une durée de prêt de 25 ans maximum. Il s’agit d’une règle imposée par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), autorité placée sous l’égide de Bercy.

 

Et, mauvaise nouvelle pour les emprunteurs : la situation devrait encore empirer dans les prochains mois, avec les nouvelles hausses de taux annoncées. Selon Meilleurtaux, la part de dossiers non finançables en raison du taux d’endettement pourrait en effet augmenter de 17%, lorsque les taux de crédit moyens auront atteint 3,50% (contre 3,20 % en moyenne en mars 2023).

Une capacité d’emprunt qui s’effondre

Prenons un exemple pour illustrer l’impact de la hausse des taux sur l’endettement des ménages. En janvier 2021 (taux de crédit moyen à 1%), un ménage qui empruntait 200.000 euros devait disposer d’un revenu mensuel de 2.790 euros pour respecter le taux d’endettement autorisé. En mars 2023, (taux moyen à 3,20%), ce même ménage a besoin d’un revenu mensuel de 3.380 euros pour pouvoir emprunter la même somme tout en respectant la règle des 35% d’endettement. Pour compenser la hausse des taux, il à donc besoin d’une augmentation de revenu d’environ 20% sur deux ans pour pouvoir emprunter 200.000 euros.