A la recherche d’un logement en location, vous le savez sans doute : si votre dossier est accepté, le premier mois, en plus du loyer, vous devrez régler un dépôt de garantie. Affecté au remboursement des dégradations éventuelles pouvant survenir au cours de la location, il peut également servir à pallier les sommes impayées, de toute nature, par le locataire au cours du contrat. Son versement est réalisé à la signature du bail de l’appartement et un reçu vous est fourni. Pour un logement vide, il équivaut à un mois de loyer (sans les charges), et pour les meublés, deux mois. Mais aujourd’hui, une nouvelle tendance voit le jour : la caution comme dernier loyer.

En effet, de nombreux locataires n’hésitent pas à utiliser leur chèque (ou virement) de caution pour payer leur dernier loyer, rapporte Le Parisien. Si aucun chiffrage n’a pu être apporté à ce jour, la pratique serait de plus en plus courante. Nos confrères ont notamment interrogé un jeune étudiant qui résidait à Lille. En froid avec sa propriétaire, il explique avoir utilisé cette méthode pour payer son dernier loyer, car il était certain qu’elle «allait garder toute sa caution». Ayant mal réalisé son état des lieux d’entrée, il explique avoir vu juste, car elle «lui réclamait presque toute la caution».

Une pratique illégale qui peut coûter cher

Selon lui, son dernier loyer équivalait «quasiment au montant du dépôt de garantie». Mais pour les propriétaires, cette pratique n’est pas toujours aussi réjouissante. L’un d’eux louant son bien dans la métropole rennaise raconte au Parisien être tombé sur un étudiant qui avait tout compris au stratagème, un «champion du monde», décrit-il. Ce dernier avait même arrêté de payer ses loyers deux ou trois mois avant et disait à l’agence immobilière «de se servir dans la caution pour combler les loyers» impayés. En théorie : 1 000 euros envolés pour le propriétaire, qui s’en est sorti parce qu’il avait souscrit à une assurance de loyers impayés.

Toutefois, si des petits malins s’amusent à jouer avec le règlement, cette pratique peut être très dangereuse pour le locataire. «Ce n’est pas une pratique légale», assure auprès du Parisien une avocate spécialisée en droit immobilier. Et comme cela est considéré comme un loyer impayé, l’occupant ne reçoit pas de quittance de paiement. Anecdotique, direz-vous ? Pas vraiment. Car cette quittance est nécessaire pour toucher des aides de la CAF par exemple.

Des frais de justice trop élevés ?

En outre, si un propriétaire porte l’affaire en justice, le locataire peut être amené à rembourser le ou les derniers mois de loyers impayés et des intérêts de retard. Pas vraiment un coup gagnant… Sauf que les frais d’avocats à engager freinent les propriétaires. Les avocats spécialisés conseillent de garder de bonnes relations avec les propriétaires et pourquoi pas de trouver des arrangements. Cela peut être intéressant quand des étudiants doivent quitter une ville. S’ils sont remplacés immédiatement, le précédent bail est écrasé et, ni le propriétaire, ni le locataire, ne perdent de l’argent.